Year Born:
1900
Year Died:
1978
Year of Induction:
1986
Pionnier – Membre de l’Ordre du Mérite de l’ACR
Lalonde, Phil L. (1900-1978)
En 1929, année où le marché boursier s’est effondré, Phil Lalonde répondit à une offre d’emploi pour un poste d’annonceur de radio paru dans un quotidien de Montréal. On l’invita à passer une audition où on lui demande de lire quelques indices boursiers ainsi qu’ un texte publicitaire en français et en anglais. Il fut embauché sur le champ. Quatre ans plus tard, il remplaçait l’homme qui l’avait engagé, J. Arthur Dupont, et devenait lui-même directeur général de CKAC. En effet, en 1933, Arthur Dupont avait accepté l’invitation du nouveau conseil de la radiodiffusion canadienne (CRBC) de devenir leur directeur de la programmation pour le Québec et les Maritimes, ainsi que responsable des échanges internationaux d’émissions.
A cette époque, la station CKAC était possédée par le journal La Presse et diffusait autant en anglais qu’en français. En raison de la variété des émissions auxquelles il a participé, incluant la description de matches de hockey autant en anglais qu’en français, la voix résonnante de Phil Lalonde est devenue étroitement associée aux lettres d’appel CKAC. Il fut aussi l’animateur d’émissions diffusées directement de l’Hôtel Mont-Royal où l’orchestre de Jack Denny accompagnait les dîners dansants du samedis soirs pour les montréalais sophistiqués . C’est d’ailleurs lors de l’un de ces dîners au Normandie Roof, en 1929, qu’il rencontra sa future épouse, Mariette Daveluy, qui y dînait avec ses cousines.
En 1933, Phil Lalonde a conclu une entente d’affiliation avec la Columbia Broadcasting System (CBS) afin que CKAC puisse diffuser plusieurs des émissions les plus populaires de ce réseau, dont les concerts de l’Orchestre philharmonique de New-York les dimanches après-midi, les émissions à contenu dramatique intitulées « The Lux Radio Theatre » animées par Cecil B. deMille les lundis soirs, et des concerts mettant en vedette Jack Benny, Al Jolson, Edward G. Robinson, Guy Lombardo et plusieurs autres artistes.
Du côté francophone, Phil Lalonde développa plusieurs nouvelles initiatives afin de promouvoir les talents locaux. Ainsi une émission d’une heure consacrée au nouveaux talents et intitulée « Les horizons d’or » est devenue le tremplin pour plusieurs futures vedettes du Québec, dont le soprano Claire Gagnier et le baryton Yoland Guérard qui ont tous les deux connu une carrière internationale par la suite.
Il y avait aussi des radio romans et des comédies en direct. L’émission quotidienne de 15 minutes intitulée « Fridolin » a permis à l’auteur dramatique Gratien Gélinas de se faire connaître. Plus tard, il devint fameux pour le film « Ti-Coq » racontant l’histoire d’un soldat canadien durant la seconde guerre mondiale. Non seulement en avait-il écrit les dialogues, mais il joua lui-même le soldat.
Après les nouvelles quotidiennes de 6 heures, du lundi au vendredi, lues par le très respecté Albert Duquesne, c’était le futur cardinal Léger qui disait le chapelet directement de la cathédrale St-Jacques. Le dimanche, il y avait aussi la messe célébrée à l’Oratoire St-Joseph diffusée en direct. Ces deux émissions attiraient des milliers et des milliers d’auditeurs à travers le Québec.
Les années 30 et 40 furent les années d’or de la radio. La programmation de CKAC comprenait les émissions les plus variées et les meilleures disponibles sur les ondes. Cependant, lorsque la télévision a vu le jour à Montréal en 1952, la station a commencé à modifier ses émissions de A à Z. La station CKAC s’est alors orientée vers la musique, les nouvelles et les émissions à prépondérance verbale exclusivement francophones.. En 1959, Phil Lalonde lançait « Le grand prix du disque canadien », un concours qui permettait à des interprètes et des auteurs de langue française de pouvoir enregistrer leurs chansons dans leur propre langue. Ce concours eut beaucoup de succès.
Entre-temps, l’environnement socio-politique changeait. Les auditeurs voulaient de plus en plus d’émissions en langue française et des émissions dont le contenu avait une orientation québécoise. Phil Lalonde a changé la programmation de CKAC afin de s’adapter aux nouvelles réalités, tout en demeurant convaincu des bienfaits du bilinguisme et de la libre-entreprise. Après 31 ans à la tête de la plus grande station privée au Québec, il quitta CKAC afin de devenir un consultant.
En 1963, lors d’une cérémonie spéciale à New-York, le président de CBS Radio, Arthur Hayes, a présenté à Phil Lalonde le « CBS Golden Mike » pour célébrer ses 30 années d’association avec CBS.
En 1967, il reçut la Médaille de la confédération en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à l’industrie radiophonique canadienne.
Phil Lalonde joua un rôle majeur sur la scène culturelle canadienne. Il contribua grandement à faire connaître le Québec au delà de ses frontières et a permis aux Québécois d’apprendre ce qui se faisait ailleurs.
Il a servi durant 12 ans au conseil d’administration de l’Association canadienne des radiodiffuseurs (ACR) dont il devint le président en 1948. Il a aussi participé à la fondation de l’Association canadienne de la radio et de la télévision de langue française (ACRTF).
Il possédait une personnalité rayonnante et chaleureuse et se gagna le respect de tous ses collègues radiodiffuseurs d’un océan à l’ autre. Le 2 septembre 1978, Phil Lalonde mourait d’un arrêt cardiaque suite à une intervention chirurgicale pour replacer une hanche fracturée.
En 1986, Phil Lalonde fut admis à l’Ordre du mérite de l’ACR à titre posthume.
Les responsables de cette page désirent remercier la fille de Phil Lalonde, Joanne Fleming, qui a si bien su rappeler la mémoire de son père et les faits marquants de sa carrière.